Le feu est venu,
Ardeur des lumières explosives ou des oxydations lentes.
Il m’a saisi quand j’ai voulu me pencher au bord des enfers ;
Il m’a appris qu’on ne se consume que des feux que l’on a su voler.
Tout ce qui agite l’eau agite l’homme,
Ses sanglots, ses grondements, ses chutes,
Ses émiettements, multitude où la lumière se brise et se disperse.
Je modèle le souffle de mon corps océan sur les souffles de l’eau.
Terre frontière terre tue,
Socle calcaire où j’ai construit ma dérisoire ardeur de souffle et d’au.
Les sillons dont tu la griffes nous ont appris toute la mesure de l’espace et du temps.
Les morceaux de nuit se retirent dans leurs propres replis
Qui s’abandonnent au sommeil).
L’aube vacille et chancelle, chassant les chiffons d’ombres.
Au dessus des eaux, dans les fluidités terreuses qui montent des roseaux immobilisés et des bois flottés,
L’air
Tremble
Encore
Incertain
De l’à peine ébauchée d’un fruit au premier plan
Ou de l’improbable présence d’un massif suspendu, dans le lointain, à la légèreté des gouttes de lumières.
Bientôt les horizons se chargeront de transparences bleues ;
L’air le plus proche s’échauffera progressivement,
Et dans l’or pauvre des pailles usées par le temps,
Vapeurs lentes des rêves de renaissance,
Se dilateront nos regards.