Neuvième salut : Comme une autre trace du magma du dehors
La force du corps, c’est son incapacité à l’envol. Chacun de ses mouvements se rêve ainsi infiniment prolongé et, une fois retombé, éternellement se prolonge de sorte que, si l’on veut garder la trace de la danse, il faut tout à la fois conserver la brièveté d’un impact et l’éternité d’un rêve d’envol.
La force du danseur, c’est d’être à la fois chute et envol : il enroule tout son corps le long de l’arc infiniment assoupli de son dos, qu’il sait colonne vertébrale et donne pour firmament.
Le jour où il passe du mouvement à la trace, le danseur ne souhaite plus que la conserver près de lui de manière à pouvoir sans trève jouir d’elle et, au delà d’elle, éternellement, du mouvement et de l’envol qu’éternellement elle porte... il s’en fait alors un cloître où il choisit de vivre, pour y connaître enfin la paix comme le fait le soldat qui a su tirer des onguents du venin de la mort.