Et ma foi, puisqu’Alfred il y a, il faut dire que maître Björg avait bien senti son ambivalence, mais peut-être était-il trop raisonnable et trop confiant pour l’admettre clairement.
La salle s’agitait maintenant. Pour se
détendre ? Pour s’
simulation - similitude - Ainsi Alfred... Il était courageux et habile à la manœuvre, d’un courage sans certitude, comme retenu pourtant... Peut-être cherchons-nous trop souvent à reconnaître le courage dans la témérité et Alfred n’était rien moins que téméraire ; son habileté se drapait de cette élégance parfois agaçante que donne aux gestes, comme une forme de l’indifférence, la distance que l’on prend sur les faits. Pour avoir bien connu Alfred, je peux dire qu’il était passablement tourmenté, qu’il ne laissait au hasard que la plus petite part possible, qu’il calculait tout et s’inquiétait de tout. Constamment. Il est vrai qu’il n’en laissait guère paraître. Ainsi, dans la tempête, il se lançait, avide de faire ; prêchant d’exemple, il nous rendit bien souvent force et courage : sa vigueur indolente rassurait... Je n’ai pourtant jamais pu entendre sans douleur, dans le risque et l’incertitude des vagues les plus fortes, son rire sonner fort et bref... Ambigü ? Comment l’image des vases et du miroir était-elle venue à Björg ? Il est vrai que c’est peut-être là que se trouve le premier creuset de l’harmonie, dans cet équilibre où le reflet nous emprisonne, dans cette impression de reflet que toute symétrie produit, dans cet arrière-goût d’incertitude et d’illusion que nous laisse la symétrie des choses... Quel est le vrai de celui-ci ou de celui-là. Où est, des deux, celui qui produit l’autre ? Lequel n’est pas du côté du réel ? Lequel peut ne pas y être ? Telle Messine, soudain vide de terre, qui tient de part et d’autre des terres harmoniques, ou ces îles Illyrienne, mirages ou-