PATRICK QUILLIER
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Flux des
Horæ canonicæ...
Les jours ponctués redisent sans cesse
Les événements qui forment le cœur
Et l’esprit, apprentissage d’éthique
Avec les visages qui se dévoilent
Par la réciprocité des regards
Et l’écoute sensible des échos.
Dans les regards, pas d’écarts : des égards.
Dans les échos, pas d’égos : des égaux.
Chacun doit porter son propre visage
Mais c’est là que se croisent les chemins
Vers l’Arcadie ou bien vers l’Utopie.
Et malgré l’impossible tractation,
C’est là le rendez-vous de deux complices
Qui en dépit d’eux-mêmes ne pourront
S’empêcher de toujours se retrouver,
Ne serait-ce que pour se souvenir
Ensemble de leur commune victime
(Appelez-la Abel, Remus, Gwythur,
Sundas, Aexsaert ou Polynice,
Ou bien qui vous voulez, car c’est un seul
Et même sacrifice expiatoire.)
Puisque c’est bien sur une immolation
Que sont fondées inévitablement
Les utopies comme les arcadies.
Et c’est un sang humain et innocent
Qui fournit aux murailles de tout siècle
Leur plus ferme et plus sûre fondation.
Plus haut, plus tard, plus vivement, l’instant
De la récollection devra venir,
Acte dernier et sensation ultime,
Où toute cette absurdité prendra
Sens. Mais en attendant : cacophonie !
On est vraiment perdu dans cette trame.
Un son isolé, le rythme d’un cœur,
Une impression floue de constellation
Dans l’auréole d’un brouillard nocturne
Parlent une langue de mouvement
Pourtant, mais personne ne la comprend
Vraiment. Il s’agit là d’inconnaissance,
Qui passe mesure et entendement.