PATRICK QUILLIER
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La musique des rues est pleine de
Grâce pour qui a passé des semaines
Au désert.
Là,
c’est le chant des clochards
Arborant, devant la statue muette,
Leurs béquilles, criant à qui mieux mieux
Dans un air pollué privé d’échos.
Là,
c’est un blues soudain, bien plus brumeux
Que ce qui glisse sur les pierres grises,
Et l’on entend parler d’hommes anciens,
Qui font des graffiti sur leur chemin,
Car ils rentrent de guerre, borgnes, vieux
Et prêts à ne plus rien voir que les cieux.
(On dirait que, sans un comique sous-
Jacent, on ne peut aujourd’hui écrire
Des vers vraiment sérieux et vraiment forts.)