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Avaler l’art par tous les bouts
Publication en ligne : 17 juillet 2008
Artiste(s) : Chavanis

I.- Avaler l’art par tous les bouts
Voici une idée qui parait bien partagée : oeuvrer, faire de l’art, c’est mettre au jour les objets qui poussent en soi et qui, en quelque mystérieuse façon, sont reconnaissables comme une expression d’un moi... Bien sûr, cette idée se heurte très vite à cette autre évidence : tout objet produit n’est pas forcément expression d’un moi, et, même s’il l’est, il n’est pas forcément alors considéré comme objet d’art...
Voici donc une autre idée qui peut paraître évidente : oeuvrer -faire de l’art- c’est ajouter des objets reconnaissables comme objets d’art à ceux qui existent déjà. En d’autres termes, faire de l’art ce serait s’installer dans un domaine constitué, celui de l’art, et en enrichir les éléments... Comme dans le cas précédent, cette idée se heurte à un autre fait : si l’art est un domaine, il ne se définit pas par la liste des éléments qui le constituent, en outre les critères qui définissent ce domaine et les objets lui appartenant varient selon les moments et les lieux : nous tenons aujourd’hui pour oeuvres des objets que les siècles passés considéraient tout autrement et cette remarque concerne aussi bien les objets utilitaires que les textes sacrés ; nous avons du mal, aujourd’hui, à prendre pour de l’art des objets qui demain feront référence. Dans ces conditions si l’art semble bien un domaine, c’est un domaine qui se redéfinit sans cesse, qui se construit continument, et dans lequel les objets nouveaux ne font pas que s’ajouter à la masse des objets existants dans une sorte d’accumulation ou de capitalisation pure et simple : chaque nouvel apport élargit le domaine de l’art, redéfinit les critères du beau, oblige à considérer d’un autre oeil les oeuvres du passé, à les comprendre autrement, à établir entre elles et entre elles et nous, des relations nouvelles. Il parait clair qu’on ne regarde pas Uccello ou Velasquez de la même façon avant et après Picasso, que les abstractions lyriques ont repositionné l’oeuvre de Monet, que le Pop art impose une relecture de l’oeuvre de Léger...
Mais cet élargissement ne se limite pas à faire reconsidérer les objets de l’art : il oblige à redéfinir les objets autres que ceux de l’art... C’est évident pour les objets rituels qu’une époque destine à une fonction et qu’une autre époque lit comme production esthétique. Pour ne prendre que le cas le plus banal, c’est ainsi que le cubisme a fait rentrer dans l’art les objets rituels africains... Mais c’est vrai aussi d’objets utilitaires même si souvent l’intérêt historique, anthropologique ou technologique couvre ou cache le plaisir esthétique que l’on éprouve face à un tissu antique, un soc du siècle dernier, nos premières automobiles, ou plus simplement encore, le mobilier domestique.
C’est enfin notre regard sur les objets d’aujourd’hui que l’apport de l’art transforme. Ce qui est ici énoncé c’est la fameuse évidence selon laquelle l’artiste nous montre ce que nous n’avions pas vu dans la réalité. Il a fallu des Hubert Robert pour donner aux ruines leur dimension esthétique, comme il faut peut être des Warhol pour faire passer l’image de Marylin dans le domaine de l’art et des Oldenbourg pour y inscrire celle du hamburger ; il est clair encore que les peintres moins attaché aux figures qu’aux matières nous font considérer d’un autre oeil la peinture qui s’écaille, les jeux du hasard et du temps sur les choses, les mille accidents qui surviennent à ce qui nous apparaît...

Faire oeuvre d’art ça n’est pas donner au monde une image esthétique de plus de l’expression de soi... c’est, à un moment donné d’une histoire, d’une vie, explorer le domaine de l’art tel qu’il est défini à ce moment là, l’investir , s’y investir, s’en charger, le transformer, s’en transformer... C’est avaler la totalité de ce que ce domaine propose, s’en charger, s’en grossir, ou s’en engrosser. C’est voir, faire et refaire se figures, ses représentations ; c’est explorer ses matières, ses matériaux et ses outils, c’est y chercher ses émotions propres. Et avec ça travailler ou là-dedans travailler. Et à la fin, surtout, le laisser autre qu’on ne l’a trouvé : et surtout pas aussi propre.
C’est cette ouverture là, cette faculté de voir, reprendre, travailler, retravailler, investir, essayer, faire et défaire, produire et briser, aller au bout de chaque impulsion, se fourvoyer, rebrousser chemin, reessayer, tourner autour, mettre en oeuvre, mobiliser, c’est cette sorte de folie de l’art là qui me fascine dans l’attitude et le travail de Stéphane Chavanis. L’atelier est plein d’influences ; ce qu’un oeil a vu, Chavanis veut le voir, ce qu’une main a fait, le faire... Picasso s’installe là, produit, reproduit, exploré, mis à distance, Picasso mais aussi Miro ou Giacometti, l’art nègre et l’art brut, ou encore les nouveaux réalistes, l’expressionnisme contemporain, le souvenir de Raysse, de Niki de Saint Phalle comme l’écho de Combas ; l’art d’aujourd’hui comme celui d’hier, l’attention à l’objet comme à l’académie.

II.- Faire oeuvre de l’art...
Chavanis, c’est d’abord de la sculpture... C’est la première chose qui apparaît aussi bien quand on se trouve dans son atelier que quand on s’attache à sa biographie ou aux documents qui lui sont consacrés. C’est de la sculpture du surgissement ou de la naissance : Depuis le portrait d’Eve en globe terrestre de ...... jusqu’aux actuelles images de couples en passant par la série des grandes mères, le travail de Chavanis, c’est de la sculpture qui dit des naissances, des surgissements, des ajouts transformateurs. Les rapports que ces grandes figures peuvent entretenir avec une certaine image millénaire de la femme et de la mère, la façon dont elles s’inscrivent dans une histoire collective et individuelle sont suffisamment analysées par ailleurs... Je souhaiterais, pour ma part, montrer en quoi cette partie la plus visible du travail de Chavanis résulte de profondes problématiques mises en oeuvre dans des procédures complexes et fertiles. (Je m’en tiendrai à quelques lignes de fond qui me paraissent majeures : la matière, le signe, le double, le manque, )
Et dès que l’on va y voir d’un peu plus près, apparaît qu’une sculpture de Chavanis c’est toujours le résultat d’un travail double de production et de destruction. Quand une oeuvre parait c’est que dix autres ont été détruite... Ce qui est occasionnel chez la plupart des artistes, ce qui est de l’ordre du spectacle ou de la tragédie dans certains cas, est, chez Chavanis, un mode de fonctionnement dans lequel il n’est de production possible d’une oeuvre unique que dans la multiplicité des ébauches et des ratages qui doivent disparaitre... Ce qui, d’une certaine façon laisse supposer que l’oeuvre achevée doit masquer ses travaux d’approches, ou encore qu’il reste bien assez de l’approche quand on garde l’oeuvre sous le regard, le savoir dans la tête et le faire dans la main.
La cohérence de l’attitude de Chavanis apparaît encore davantage quand, considérant de plus près le rapport au rejet ou au déchet, en raison du rôle qu’il joue dans la production sculpturale, on s’aperçoit qu’il est l’objet d’une attention particulière et régulière : la production de sculpture en terre, plâtre, résine et bronze, est en effet ponctuée par des travaux organisés autour de la récupération : objets usinés, bois, déchets divers qui peuvent donner lieu à des productions particulières, ou devenir prétexte ou motif à une série de sculptures... Dans cette attitude se conjuguent en fait deux aspects ; d’une part l’aspect exploratoire : Chavanis adopte cette attitude face à l’objet de récupération dans la lignée des grands mouvements de ce siècles, du dadaïsme et surréalisme jusqu’au nouveau réalisme ; d’autre part l’aspect perturbateur : les objets du déchet finissent toujours, dans l’imaginaire de Chavanis par former des personnages comme si dans toute chose, notamment celles que nous rejetons, il projetait sans cesse la figure humaine...
Faire oublier l’ébauche ou le ratage, donner forme humaine à la perte, voilà qui peu à peu construit une poétique forte et première qui ne manque pas d’une certaine dimension tragique. Sculpter, pour Chavanis, c’est ajouter, c’est mettre de la glaise sur de la glaise, du plâtre sur du plâtre (et comment sortir de sa mémoire, quand on les a vus une fois ces plâtres qui ne sont pas des moulages ; et cet immense et premier plâtre de l’Eve en globe terrestre où la matière est traitée comme de la glaise), c’est ainsi troubler le vide, le combler ; c’est lutter contre le néant ou l’anéantissement ; c’est en même temps rendre au néant ce qui ne le trouble pas vraiment, et lui voler ce qui cherche à en réchapper... ces images brisées de nous-mêmes possibles.
Toutefois, ce va et vient entre l’oeuvre -le quelque chose- et le déchet -le rien, l’anéanti- ne se limite pas à une alternance dans le temps : c’est à l’intérieur de chaque réalisation que cette opposition fait tension, et ,sans doute, mouvement : elle y prend en fait plusieurs formes : opposition entre quelque chose et rien, entre le vide et le plein, entre le même et l’autre.
En fait une oeuvre de Chavanis n’est jamais si forte que lorsqu’elle tient, dans un même lieu, cette conscience double dans laquelle l’objet se fait de ce qui pourrait ne pas être, comme c’est le cas de la série des grandes mères qui surgissent comme si elles étaient tirées du tas par un regard amoureux de la terre ; on imaginerait bien, à la limite de cette production, l’artiste prenant dans sa main un poids de terre, le posant sur le sol... et ce n’est rien, et soudain en voir ou en faire surgir l’oeuvre, ce quelque chose qui a rapport au corps et à la mère. Elle gagne une curieuse présence, elle se structure autour d’une absence, intègre le vide, et du rien fait quelque chose ; il y a, dans l’atelier, des travaux de fils de fer, jamais montrés, qui travaillent cet aspect des choses en méditant les leçons de sculpteurs comme Calder. Pourtant, il n’y a jamais, chez Chavanis, de pur problème formel : la forme semble toujours être la trace de tensions qu’elles portent ou dévoilent... Dans un sens, la forme tend toujours à faire signe. C’est l’une des raisons pour lesquelles je parlais de cette tension entre le même et l’autre dans l’oeuvre de Chavanis. C’est la tension entre les êtres, comme on le voit dans cette relecture du baiser de Picasso, qui donne lieu à une série de très douloureuses sculptures ; mais c’est aussi la tension entre soi et soi, que l’on ne voit jamais si bien que dans les oeuvres d’apparent équilibre, celles où la répartition des espaces et des traits s’opère le mieux et où le fait que l’on soit de part et d’autre en présence du même suggère que le même est forcément un autre puisque deux fois visible, de part et d’autre du miroir. Il me semble que c’est là encore, dans l’image du double et de l’autre moi qui fait que je peux douter d’être, l’un des axes autour desquels se développe la problématique de l’objet et du rejet que je mettais en tête de ma présentation.

Entre la construction et la destruction il y a place à la fois pour une action sur la matière et pour une réflexion sur le signe... Ce qui est visible dans certaines sculptures l’est davantage si l’on considère leur devenir et leur origine... Du coté de leur devenir, c’est le passage de la terre et du plâtre au bronze et à la résine : c’est le moment où l’artiste transforme son fait (le cheminement du tâtonnement productif) en définitif, et en reproductible ; c’est aussi le moment où l’on passe d’un faire personnel manuel à un faire plus social et plus usiné ; c’est enfin le moment où l’objet se fixe comme image et, dans sa reproduction possible, tend à devenir signe... Toutefois ce va et vient de la matière au signe est davantage explorée par Chavanis dans l’origine que dans le devenir des sculptures, davantage dans les projets (les dessins) que dans les objets. Là encore, c’est dans la richesse de l’atelier que l’on s’aperçoit que ce qui semblait une préoccupation de sculpteur est peut-être d’abord un souci de dessinateur explorant des traces, recherchant, comme dans certaines sculptures il est vrai, l’élément minimum qui va rendre un rien visible. C’est alors qu’une nouvelle dimension du travail de Chavanis apparaît ; si, selon toutes apparences, Chavanis n’a pas d’attirance pour le travail particulier de la couleur, il vient et revient sans cesse au dessin ; dessin exploratoire des oeuvres du passé, dessin de l’appropriation, dessin de l’étude du réel, la classique académie, dessin des projets de sculpture, mais aussi dessin reprenant une forme, sculptée ou non, et sans cesse la travaillant, la réélaborant, la tendant, l’épurant, l’abstrayant, passant du dessin à la trace et de la trace au signe, jouant sur ses dimensions, ses couleurs, explorant grâce à elle l’espace classique du dessin et de la peinture, papier ou toile, dans leurs différents formats, ou celui, physique, du mur...

III.- En guise de suspension...
Voici un fait : rencontrer le travail de Chavanis, c’est voir à l’oeuvre une énergie et un désir. Il y a, dans le rapport que cet artiste entretient avec l’art, quelque chose qui est de l’ordre d’une mystique de l’action, un peu comme l’on dit que l’on peut faire son salut par les oeuvres... Cet agir s’ouvre à toutes les possibilités de la matière, comme à tous les aléas des objets ; il se développe dans tous les aspects du domaine artistique, en investit toutes les époques, en explore toutes les figures avec une sorte de boulimie foncière ou de confiance désespérée.

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