RAPHAEL MONTICELLI
NEUF
J’implore en vain le retour
de l’illusion des lendemains
Ici c’est l’heure trop inquiète
Le chemin aux mille détours
La filature des insectes
L’espace ouvert au fond des puits
(ce qui me tord ce qui me brûle l’heure chargée terre motte d’eau fondant
je tombe perte
soleil allié aveugle le jour fuit
le temps me dure et darde temps se tord
voix des femmes au bronze dur force cachée
qui m’étouffe air poudre
tourne gorge sèche armes ongles dents antique [ ]
bronze les corps s’y trainent rôde charognarde
les ailes lèvent l’ombre creuse j’embrase
dans l’ardeur des luttes Charogne abattue meurs charognarde
Armes fourbies flèches regards lances doux bruit de bronze
fais toi terre le temps dure la trace mon souffle aux matins se donne)
Madame tourne à notre avantage la malédiction des dieux. Un rocher porte des horizons,et Danaë donne vie à des rites d’échange et il y avait aussi cette très ancienne image : Madame serrant entre ses bras le monde qui naît sans cesse
Cette fois, c’est à Budapest que vous êtes. Et elle est là, devant ces ascenseurs sans porte qui tournent sans arrêt, « des pater-noster », souffle-t-elle. « C’est leur nom ici » précise-t-elle. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas la montée et la descente. C’est le mouvement, ininterrompu. Ces personnages dans leurs cages, comme s’ils n’étaient jamais entrés, comme s’ils n’allaient jamais sortir. Etre dans l’ascenseur, c’est nourrir le mythe.