RAPHAEL MONTICELLI
QUATRE
Si la mer s’est arrêtée ici dans l’apaisement définitif de ce qui meurt dit Madame-des-voyages c’est que tu dois en préserver l’image au besoin avec des moyens de fortune fragiles et précaires.
(ailes mes yeux ouverts ma vie
antiques voix de bronze
entre nuit et clarté le vent mon souffle
au matin s’épr[ ]
les ailes lèvent l’ombre creuse ailes
mes yeux ouverts ma vie )
Aux portes de nos paradis
Rêve de villes assainies
De jeux nomades dans les grottes
D’espaces ouverts par la nuit
De langues inconnues volant
A travers des temps sans partage
Vous dites : « Je porte désormais en moi les images que m’a tendues Anne-Valérie ; elle est allée les tirer de territoires ambigus, lieux du confinement, du passage furtif, de l’ennui, des lieux dans lesquels le mouvement semble sans objet, des territoires réduits pour des Odyssées dérisoires. »