MICHEL MÉNACHÉ
La baie des Anges s’ouvre
comme un décolleté frémissant
sur la ville haute
La promenade des Anglais
respire les corps
et les fleurs des massifs
Les épaules nues
font monter l’enchère
des regards
Tels de grands chambellans
porteurs de parasols en quête d’une reine
les palmiers s’inclinent sur les passantes
éclaboussées de lumière
Des naïades du macadam
élancées au-dessus des vagues
Matisse et Picasso
ont apprivoisé rythmes et couleurs
La barque de Sainte Réparate
vierge de quinze ans martyrisée à Césarée
erre encore dans la baie
certaines nuits sans lune
Un froissement d’ailes
caresse d’ange
berce la ville à l’orée des légendes
où tremble cœur battant
l’encre mouvante du poème…
(texte publié dans la revue Friches n° 106 – janvier 2011)