Dimanche 18 avril 2010
Nous avions pourtant eu la prudence d’arriver une heure en avance…Mais cela n’a pas suffi. Il nous faudra attendre presque trois heures pour voir la séance supplémentaire improvisée. Venus à six depuis Coaraze en covoiturage, ce fut finalement bonheur de nous retrouver autour d’une table de restaurant, façon de ne pas gaspiller ce temps offert à ne rien faire.
C’était une première, et pour la sortie commune au cinéma, et pour le covoiturage, et pour le face à face au restaurant, et pour le partage d’une question politique récurrente. Je n’étais pas mécontente d’avoir envoyé l’information de la projection de ce film en présence de la réalisatrice aux personnes du village dont je connais l’adresse internet. Ce départ groupé a confirmé que l’on pouvait encore y espérer quelques élans de résistance…voire de solidarité.
Au cinéma Rialto, le public (un peu identifié au cours des interventions) semblait venir d’assez loin, plus loin que nous encore, des vallées de l’arrière-pays et de ses montagnes. Là où la terre demeure à vue et à vif. Là où des corps se penchent encore sur elle pour la travailler. Là où l’on sait qu’une terre peut mourir du labour, des pesticides, des engrais chimiques et de la mort de la faune qui l’habite. Aucune révolution jusqu’alors n’a imaginé ni pensé les effets d’une terre morte…seules les catastrophes dites « naturelles » forcent une mise en lumière, comme quand les pluies inondent parce que la terre ne peut plus les absorber.
Face au désordre global, Colinne Serreau invite aux solutions locales et simultanées aux quatre coins du monde. Dans les Alpes-Maritimes, je ne savais pas que tant de réseaux avaient déjà rejoint ce combat, ce qui m’a réjouie. Mais Goliath, en face, peut encore se gausser…