« L’âme est de l’étranger sur la terre »
Georg Trakl
« l’âme est sur la route »
Gilles Deleuze
(…)
il y a un cri
sur la route
coulé dans le soleil
un cri blanc
une lumière vide
où se cognent les yeux
ils se ferment sur
l’oubliée de la gorge
la serrent
l’enserrent
la fouettent d’air
l’aveuglent de sang
c’est empêchée
dans le fracas des orties
les gravats de vieilles margelles
noyée dans l’eau
de mille pluies en cavale
que brûlant ses dernières épines
bousculée par un vent noir
on la sentira
remonter et renouer
ses clefs cabrées aux silences
de sa portée déchirée
après
c’est comme une musique
qui rouvre les yeux
et lance le regard
drapé de déchirures
de mots écrasés
d’images écorchées
pour au loin
l’entendre tinter
entre l’herbe blanche
les mottes brûlées
et le coup de grâce du vent
ferrée de silence
la route à présent
est rendue à son asphalte
à ses mirages
un tournant attend
l’étrangère
(…)
A l’étrangère est extrait d’un poème en travail. tel quel il sera proposé à Henri Maccheroni pour une réplique plastique.