IV
Vers moi ta voix, je sais ses longs doigts
sous le ciel fleuri été comme hiver
à tes lèvres
dénouées malgré que froides sont les pensées des pierres
desserre
froid comme l’incertitude & foi comme souffle
le corsage
imprègne mon cou du parfum
humide halé
que sont mes rires dans les herbes
et ta voix plus près du corsage
où je te pense
dans une lumière de jardin
mes hanches
une esquisse une errance
& ma langue ta jouissance
à nos bouches, vertes les feuilles du rêve
quand tu me penses entre alinéas & versets
enroulé dans le silence
à boutonnage où tu me défaits
tes mains liées au lin
me déboucle dégrafe déplie & je me confie
au rythme de l’écume au chaud de l’ardeur
affranchie de toi
mais pas des brumes de l’aube
ni du thé des paroles
seulement là où rien ne fait geôle
avec toi, qui sais ma voix, ses longs doigts
gémir
au pan du chemisier défait
à ta langue
aussi nue que la robe qui n’est pas parure
un éclair à mon déshabillé mon errance ma douceur
les longs doigts le silence
rose étreinte
comme mes joues ont pris l’air des champs !
l’hymne & l’hymen
dans la couleur des sécrétions des secrets des fusions
dans ma verve en chair & en os
en or encore cette grâce à s’aimer
voix délivrées de toute éclisse
fais glisser tes longs doigts
sur les lingeries du verbe
déboutonne par-devant
depuis le col
la fluidité de la pénombre
mouillée
sur le jersey de laine
Nathalie Riera, éditions publie.net, 2009