PATRICK JOQUEL
Déambulation 7
Décembre 2001. Mouans-Sartoux. Traverse de l’orée du bois.
Derrière la vitre. Un rocking-chair grince l’écriture. Va et vient des mots. De l’esprit au papier. Du palpable à l’impalpable. Simple trace d’encre qu’un peu d’eau dissout. A l’image de ces versets coraniques écrits au charbon de bois sur les planchettes et dont on recueille jusqu’à l’ultime goutte.
Ecrire ici de nuit. Comme d’autres prient debout. Dans le cloître d’un grand silence.
Veiller ici. A la flamme d’un godet d’encre et la laisser courir. Cette encre errer. Noire et libre. Tellement présente au monde. Si discrète. Parfois si triste.
Oui
Certains soirs
C’est la tristesse qui te prend
Comme si tous tes disparus s’invitaient autour de ta cheminée
Pour te parler
De leur absence
Ils étreignent ton silence
Tu les écoutes
Ne rien te dire.
On n’écrit pas plus pour soi que pour quelqu’un. On s’écrit à l’autre. Avec l’espoir d’une correspondance.